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Le Chemin de l’Inca

machu-picchuLa citadelle de Machu Picchu est le fleuron de la civilisation inca. Ce site aux fonctions religieuses, astronomiques, énergétique, était le lieu de grandes cérémonies, et la destination d’un pèlerinage. La route qui menait les pèlerins et les officiels autorisés de l’empire jusqu’à cette cité sacrée est connue comme le « Chemin de l’Inca ».

C’est aujourd’hui un des treks les plus mythiques du monde.

Le Chemin de l’Inca à l’époque Inca

Le Chemin de l’Inca n’était pas une route unique, au contraire, il dénomme tout un réseau de plus de 30.000 km qui quadrillait tout le Tahuantinsuyu (l’Empire Incas). A l’époque Inca, tous les chemins d’Amérique du Sud menaient à Cuzco, le « Nombril du Monde », et reliaient les zones habitées, les centres administratifs, les zones agricoles et minières ainsi que les lieux de cultes.

La largeur moyenne des chemins incas était d’environ 4 mètres.

Il existait 4 chemins principaux :

• De Cuzco à Quito (Équateur), avec un embranchement vers Pasto (Colombie)
• De Cuzco à Nazca (sur la côte péruvienne) et à Tumbes (frontière Pérou – Équateur)
• De Cuzco à La Paz (Bolivie)
• De Cuzco à Arica et Atacama (Chili) avec des embranchements vers Río Maule (Chili) et Tucuman (nord de l’Argentine)

trek-chemin-inca-nuagesLe chemin le plus important était le Cápac Ñan (Chemin Royal), avec une longueur de 5200 km, de Quito (Équateur), à Tucuman (Argentine) passant par Cajamarca, Cuzco, les Andes avec des altitudes supérieures à 5000 mètres.

Ces routes étaient parsemées de tambos, auberges-greniers, où étaient stockées des réserves de grains et d’aliments qui servaient à ravitailler les armées incas et les populations mobilisées d’un endroit à l’autre de l’empire pour réaliser de grands travaux. C’était aussi des relais aux Chasquis, messagers qui transportaient d’une vallée à une autre des nouvelles grâce aux quipus, système de cordelettes à des nœuds. Ce système de relais rendait la communication rapide dans l’Empire. Un message partant de Quito (Équateur) pouvait arriver à Cuzco, soit 2000 km en moins de 10 jours. L’inca, qui était à Cuzco, pouvait manger du poisson frais apporté de la côte en moins de 24 heures.

Citations de Pedro Cieza de León, Chroniqueur du Pérou, 1553 :

• «Je crois que de mémoire d’homme aucun récit n’a présenté quelque chose d’aussi magnifique que cette route qui traverse de profondes vallées, de hautes montagnes, des monts enneigés, des cascades, des formations rocheuses et qui suit les rives de torrents furieux. Dans tous ces endroits, elle est plate et pavée, bien creusée le long des flancs des montagnes, […] supportée par des murs le long des berges des rivières […] , partout balayée, débarrassée des pierres, avec des postes, des réserves et des temples du Soleil à intervalles réguliers. Oh ! Comme de meilleures choses pourraient être dites sur Alexandre, ou sur n’importe quel autre roi puissant qui a dirigé dans le monde, s’ils avaient construit une telle route !»

Le Trek du « Chemin de l’Inca » vers le Machu Picchu

pont-suspendu-inka-trailLe Chemin de l’Inca menait de Cuzco au Machu Picchu, capitale religieuse et site sacré des Incas. Le chemin est jalonné de ruines dont la fonction religieuse et le caractère sacré croissent quand on s’approche du Machu Picchu. Ces sites étaient situés de manière stratégique, comme points de relais, d’observations et d’alerte, ou proches de sources pour rendre un culte spécial à l’eau…

Le Chemin de l’Inca n’a été découvert qu’en 1915, par l’explorateur américain Hiram Bingham après sa découverte du Machu Picchu en 1911. Celui-ci, après avoir présenté son rapport sur la découverte et ses hypothèses sur le site même de la Cité Perdue des Incas, partit à la découverte du « Chemin de l’Incas », en partant du Machu Picchu jusqu’à Cuzco.

Cette route peut être suivie aujourd’hui au cours d’un magnifique trek de 4 jours, la plus célèbre randonnée du Pérou car pourvue d’une nature extraordinaire et de superbes paysages, d’une végétation tropicale comptant plus de 250 espèces d’orchidées ainsi que d’animaux dont certaines espèces sont en voie de disparition.

Le chemin est pavé de pierres, traversant des tunnels, franchissant 3 cols successifs, passant par des sites incas à l’importance croissante au fur et à mesure qu’on s’approche de Machu Picchu. La deuxième partie du trek se situe en zone tropicale, le Machu Picchu étant la porte d’entrée de l’Amazonie.

Marcher sur cette route inca, c’est avoir la chance de visiter des sites incas jamais découverts par les Espagnols, recouverts par une végétation qui vous donnera l’impression de les découvrir vous-même… Toute cette vision fait méditer le voyageur sur la grandeur intellectuelle et spirituelle de l’homme andin qui est arrivé à établir la civilisation inca.

Itinéraire :

Jour 1 : Au km 82 de la voie ferrée Cuzco – Aguas Calientes (à 15 km d’Ollantaytambo), on franchit un pont suspendu qui traverse le Río Urubamba (2900 m d’altitude) qui marque le début du chemin. Peu après, on découvre les terrasses de Llactapata, un site inca étendus (environ 1 km de long sur 300 m de large). Il s’agissait sans doute d’un centre agricole, peuplé de paysans. Le chemin remonte ensuite le cours du río Cusichaca jusqu’au village de Huayllabamba (3000 m d’altitude), où l’on passe la nuit. Les maisons disséminées ont pour certaines conservé leurs fondations incas.

Jour 2 : La journée la plus rude. Le sentier monte légèrement à travers une belle végétation sub-tropicale. La pente devient plus raide et les forêts laissent peu à peu la place aux paysages dénudés de la puna d’altitude. On grimpe péniblement jusqu’au col de Warmiwañusca (4200 mètres), le « Col de la femme morte » en quechua. On redescend ensuite tranquillement jusqu’à la vallée humide du Río Pacamayo, le second campement.

Jour 3 : De la petite vallée du Río Pacamayo, le chemin monte au poste de guet de Runkurakay (3860 m). Perché sur un éperon rocheux, ce site en forme ovale servait de Tambo (auberge) aux Chasquis, les messagers de l’Empire. La montée se poursuit vers le deuxième col à 3950 m, et descente dans une vallée jusqu’aux ruines de Sayaqmarca (3600 m), petite cité perchée sur un promontoire rocheux.Ce site entouré de murailles, se compose d’un labyrinthe de ruelles, de placettes, de terrasses, de maisons, de canaux, de fontaines… Après Sayaqmarca, en direction du troisième col, le chemin passe sous un tunnel inca d’une vingtaine de mètres, traverse une forêt et remonte jusqu’au dernier col (3700 m). En contrebas, les ruines de Phuyupatamarca: la « Cité au-dessus des nuages », relais inca, impressionne par ses murailles circulaires et son ingénieux système d’aqueducs qui alimente encore les bains.

Vue superbe sur les sommets enneigés et la vallée du Río Urubamba.Une descente éprouvante dans des escaliers s’amorce ensuite, sous un épais couvert de bambous. Au fond, apparaissent les ruines extraordinaires de Wiñay Wayna (2650m) sur un éperon rocheux au coeur de la forêt et surplombant la vallée de l’Urubamba. Dominé par un vaste ensemble de terrasses incas, le complexe urbain est séparé en deux par un grand escalier qui conduit à un secteur cérémoniel. Tout proche, le refuge Caruso.

machu-adrianJour 4 : La journée la plus courte et la plus facile. Le chemin traverse une belle forêt tropicale où poussent des orchidées. Le sentier pavé s’élargit et traverse des bois clairsemés.
On arrive enfin à un escalier étroit qui conduit à une structure de pierres posée sur une colline, l’Intipunku, ou Porte du Soleil (2700 m) qui marque l’entrée au Machu Picchu.

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