Chachapoyas

Chachapoyas est une province du département de Amazonas sur la rive du río Marañon. En « sierra tropicale » cette terre riche en café, orchidées, et en sucre, jouit d’un climat particulièrement doux.

Sa capitale : Chachapoyas (à 3000m d’alt.) est une des plus anciennes villes du Pérou de par sa création en 1538 par le capitaine espagnol Alonso de Alvarado.

La civilisation Chachapoyas

« Guerrier des nuages » en langue sachapuyos, Chachapoyas désigne la civilisation pré-inca qui occupa un territoire de 65.000 km2 (entre San Martin et Amazonas) du IVème au XVème Siècle. Conquis par les Incas, ils ne furent jamais complètement soumis et se distinguent pour s’être alliés aux Espagnols plutôt qu’aux Incas.

Ils se caractérisent par leurs rituels funéraires et momifications comme en témoignent plusieurs vestiges: les Mausolés de Revash ; les sarcophages de Carajia, les momies du Lac des Condors.

Revash est une nécropole située à 60 km au sud de Chachapoyas (2800m d’alt) constituée de groupes de petites maisons peintes à flanc de falaise abritant des momies de la haute société.
Ces peintures remarquables représentent 5 couples de danseurs ; leurs traits et surtout leurs yeux semblent fixer le visiteur.

Carajia est un site funéraire à 48 km au nord-est de Chachapoyas où 250 momies furent découvertes à flanc de montagne en 1983. Hautes de 2,5m et de formes humaines, ces sarcophages sont qualifiés d’«anthropomorphiques». Faits de terre et de pierre, leur visage et mentons sont faits de bois.
Au Lac des Condors dans le district de Leimebamba à 93 km au sud de Chachapoyas, une équipe d’archéologues découvrit en août 1997 6 mausolées perchés aux flancs d’une falaise verticale au-dessus d’un magnifique lac noir. En pierre et terre décorés de bandes rouges et jaune, ils contenaient 280 momies accompagnées de 3000 objets: des tissus, des colliers de coquillages, des céramiques, et de nombreux quipus (cordes à nœuds) utilisés par les Incas.
Ils ont édifié d’importantes forteresses : Kuelap, El gran Pajaten…

El Gran Pajatén

Ce site archéologique de 20.000m2 est situé en forêt entre les fleuves Maranon et Huallaga dans le Parc national de la rivière Abiseo. En 1983, le parc est créé, et se voit consacré Patrimoine Mondial de l’UNESCO et Naturel de l’Humanité en 1990.
Il se compose de 26 structures de pierre circulaires sur de nombreuses terrasses et escaliers, les principaux bâtiments sont décorés de mosaïques d’ardoise représentant des oiseaux et des humains en motifs géométriques.
La découverte du site est attribuée à des villageois de Pataz en 1963. En 1965, l’explorateur Gene Savoy fut guidé vers le site par des résidents de Pataz. En 1985 une équipe du département d’anthropologie de l’Université du Colorado initia un important projet de fouille du site et ses environs. Largement médiatisé, il contribua à l’ouverture du site au tourisme.
La construction de routes et d’infrastructure touristique dans la région n’a pas vraiment commencé en raison de la fragilité des ruines, du coût de la conservation du site, et pour minimiser l’impact du tourisme sur l’environnement.

Kuelap « La cité des nuages » Forteresse sacrée des CHACHAPOYAS

Découverte en 1843, elle fut étudiée pour la première fois par les archéologues français, Bordelier et Langlois dans les années 1930.
Située à 3000 m d’alt. cette forteresse est l’un des sites archéologiques majeurs du Pérou. Elle est constituée de gigantesques plateformes empilées les unes sur les autres. La première fait 20 mètres de hauteur, 600 mètres de long, orientée dans un axe Sud/Nord. Deux autres plateformes en terrasse suivent la première et supportent 400 constructions majoritairement cylindriques. Certaines sont décorées de frises (yeux ou oiseaux) qui font le tour de l’édifice. L’accès se fait par un chemin qui se rétrécit jusqu’à ne laisser passer qu’une personne et qui est flanqué de deux murs de 20 mètres de haut.
Des scientifiques ont calculé qu’il a fallu plus de pierre pour construire cette forteresse que la grande pyramide de Gizeh.

Le massacre de Kuelap

La forteresse de Kuélap fut le théâtre d’un massacre au XVIème siècle, peu après l’arrivée des conquistadors espagnols. Une centaine de squelettes, en majorité des enfants, fut découvert sur le site au bord de la falaise.
Parce que non enterrés, les archéologues ont conclu à un massacre, vengeance perpétrée par des tribus voisines accusant l’importante cité d’être complice des épidémies dévastatrices et famines dont les conquistadors sont à l’origine.
Le massacre de Kuélap est donc considéré comme un crime politique et religieux contre la puissante cité fortifiée, visant à punir et exterminer les derniers successeurs du clan qui détenait le pouvoir. Après le massacre, la cité fut incendiée.